Avec la présence effective du Directeur Général de l’usine d’égrenage du coton biologique ( SECOBIO) M. Bernard ZOUGOURY, la représentante de M. le Secrétaire Permanant de la Filière Coton Libéralisée , Madame Lucie TRAORE ; le Conseil d’Administration de l’UNPCB, le Coordonnateur, le Service Agroéconomie et le Dispositif Terrain du Coton Biologique de l’UNPCB, se sont réuni le lundi 18 janvier 2021 au siège de l’UNPCB pour tenir un atelier visant à analyser les performances du programme coton biologique afin de donner une nouvelle impulsion dans la perspective d’une rentabilité et d’une durabilité du système de production, gage d’une autonomisation de la sous filière coton biologique.
Depuis 2004, l’Union Nationale des sociétés coopératives des Producteurs de Coton du Burkina (UNPCB) conduit un programme de promotion de la culture de coton biologique et équitable et filières associées avec l’accompagnement successif des partenaires techniques et financiers. Les résultats atteints au fil des ans depuis le début du programme coton bio-équitable ont évolué en dents de scie. L’effectif des producteurs a beaucoup accru , passant de 72 producteurs, dont 21% de femmes, en 2004 à 8 231 producteurs, dont 57% de femmes, en 2020. Quant aux superficies emblavées, elles sont passées de 29 ha à 4035 ha entre 2004 et 2020 pour une production de coton graine de 12 tonnes à 1500 tonnes comme prévision pour 2020, avec un pic de plus de 2 600 tonnes en 2014-2015. Cependant, il sied de noter que depuis la campagne agricole 2014-2015, la production du coton biologique connaît une chute considérable chaque année. Pendant que le nombre de producteurs augmente, les superficies quant à elles diminuent d’années en années.
Les raisons de cette contreperformance susceptible d’entacher les objectifs du programme qui enregistre l’appui de l’Etat et des partenaires, matérialisé par la construction de l’usine d’égrenage (SECOBIO) dédiée au coton biologique, ont été donc passées en revue au cours de cet atelier. Des présentations et échanges des acteurs réunis, il ressort que les causes de la baisse de la production du coton biologique sont de natures diverses parmi lesquelles on peut citer l’instabilité sécuritaire dans certaines zones notamment à l’Est, contraignant certains producteurs à l’abandon des champs, la mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l’espace, l’appauvrissement des sols, l’installation tardive des campagnes, l’insuffisance de formation de certains agents. Afin d’améliorer davantage les performances, la rentabilité et la durabilité des systèmes de production, des recommandations ont été faites par les uns et les autres. Il s’agit essentiellement d’envisager la prospection de nouvelles localités pour la relance de la production avec l’accord des sociétés cotonnières, d’élaborer et mettre en œuvre à tous les niveaux (SCOOP-PCB), département, province), des stratégies internes pour accroître la production dans les localités respectives ,mettre un accent particulier sur la fonctionnalité et l’organisation des SCOOP-PCB (gestion administrative et financière), mener une campagne de sensibilisation ou fora pour booster la production au niveau des anciennes zones et futures zones d’extension, accroître les rendements à 500 kg/ha en mettant un accent particulier sur la gestion de la fertilité des sols à travers le compostage et l’utilisation efficiente de la fumure industrielle biologique, impliquer fortement le Conseil d’Administration et les élus locaux dans la promotion du coton biologique dans leurs localités, intensifier la production afin de valoriser les parcelles de coton bio et appliquer les BPA (écimage, engrais organique).
Un accent particulier a également été mis au cours des échanges sur la gestion des fermes semencières de l’UNPCB. En effet, malgré les énormes investissements dans les fermes, elles peinent à offrir des perspectives porteuses pour réussir le but qui est, de produire des semences en qualité et en quantité pour satisfaire les besoins du programme coton biologique. D’où la nécessité de repenser un mode de gestion et d’exploitation pour les fermes. Athanase YARA, chef de service agroéconomie, de concert avec ses collaborateurs, a soumis à la validation du Conseil D’administration une nouvelle stratégie de gestion des fermes axée sur une réorganisation des fermiers, une actualisation de leurs fiches de postes et leur suivi rigoureux. Ladite stratégie propose aussi l’application des sanctions positives et négatives, l’augmentation du nombre de ratio d’encadrement à une moyenne de 200 à 250 producteurs, la sensibilisation et l’accompagnement des producteurs à produire dans les fermes…
Une fois adoptée, sa mise en œuvre se fera avec rigueur de sorte à ce que chaque agent puisse donner le meilleur de lui-même. Le président de l’UNPCB Bambou BIHOUN, tout comme les autres membres du Conseil d’Administration, a apprécié positivement l’initiative de l’élaboration de cette stratégie et promet de planifier plutôt possible un cadre d’échange pour sa validation.
Une journée de travail très enrichissante en croire les dires des participants, qui donnera sans nul doute un nouveau souffle à la sous filière coton biologique. Bernard ZOUGOURY, le Directeur Général de SECOBIO a salué à sa juste valeur la tenue de l’activité tout en remerciant l’UNPCB pour l’invitation. Il dit être disposé à accompagner l’UNPCB dans la mise en œuvre des différentes recommandations pour l’atteinte des objectifs communs. Madame Lucie TRAORE, représentant M. le Secrétaire Permanant de la Filière Coton Libéralisé a, elle aussi, abondé dans le même sens. Le Coordonnateur de l’UNPCB Kalo MILLOGO, pour sa part, reste convaincu que cet atelier portera ses fruits avec une implication réelle de tous. C’est aux alentours de 17heures qu’a pris fin la séance de travail sous une note de satisfaction partagée.