Campagne cotonnière fortement menacée par les jassides : l’UNPCB à l’écoute de ses membres.

Ce Jeudi 29 septembre 2022, une équipe de l’Union Nationale  des Producteurs de Coton du Burkina(UNPCB) avec à sa tête son président N’KAMBI Nikiebo s’est rendue à Bodialedaga dans le département de Léna, province du Houet dans le cadre de sa traditionnelle sortie de suivi de campagne. Etaient présents à ses côtés, une délégation de la SOFITEX et les responsables de l’Union provinciale du Houet et de l’Union départementale de Léna. Cette visite a eu pour but de constater l’évolution des champs de coton en partie détruit par les jassides.

 

Echange entre le Conseil d’Administration de l’UNPCB et les producteurs

Fidèle à sa mission de défense des intérêts matériels et moraux de ses membres, l’UNPCB en début, milieu et fin de chaque campagne cotonnière, effectue des sorties afin de toucher du doigt les réalités du terrain. Cette année, c’est dans un contexte particulier marqué par la crise sécuritaire d’une part et la forte présence des jassides dans les champs, qu’Innocent TIEMTORE a accueilli l’UNPCB pour le lancement de sa seconde tournée de suivi de la campagne cotonnière. Désolation et inquiétude sont les sentiments qui animent ce dernier. Sur sa première superficie de 1,5 hectares , Innocent TIEMTORE estime son rendement à moins de 500 kg et pour cause, les jassides ayant attaqués le champ avant même la phase de la floraison. Ce qui a eu pour conséquences l’assèchement des cotonniers et la non éclosion des sans capsules.  Pour le producteur, les impayés sont inévitables : « J’ai emblavé deux champs, un de 1, 5 hectares et l’autre de 3 hectares. Les années antérieures, je pouvais avoir un rendement de deux tonnes à l’hectare. Mais cette année, mon champ de 1,5 hectare est irrécupérable. Je ne peux pas avoir même 500 KG sur cette superficie. Dans le champ de 3 hectares qui contient des semis précoces, j’espère avoir une tonne à l’hectare car étant moins attaqués. Les années précédentes, mon rendement était de deux tonnes à l’hectare. Cette année, je ne sais pas si je pourrai apurer mon crédit de 400.000 FCFA ».

Champ attaqué par les jassides

Pour Awa TRAORE, la cheffe de production agricole au niveau de la région cotonnière de bobo, le phénomène des jassides peut être lié à la périodicité des semis : «  les jassides sont des insectes connu de tous. Les années antérieures ils apparaissaient de façon tardive au moment ou bon nombre de producteur récoltaient déjà le coton. Mais cette année, non seulement ils sont apparu plutôt mais en très très grande quantité. De ce fait, les produits que nous utilisions les années précédentes n’arrivent pas à les contrôler et les semis tardifs ont été les plus vulnérables ». NIKIEBO N’KAMBI, président de l’UNPCB, a quant à lui appelé les producteurs à la résilience : « Cette année, avec le soutien du gouvernement à la faveur duquel le prix d’achat du coton graine a connu une hausse, les producteurs de coton se sont mis au travail dans l’optique de reconquérir la première place dans la sous-région et on était bien parti pour relever ce défi. Malheureusement, à l’insécurité est venue s’ajouter les jassides qui ont carrément détruit les champs. C’est vraiment le désarroi pour nous les producteurs. La recherche est à l’œuvre pour mettre au point des solutions et nous espérons qu’elles seront efficaces. 60% des semis au Burkina Faso sont précoces donc moins touché par les jassides, donc nous gardons toujours l’espoir que nous ne serons pas très éloignés de nos objectifs ». Le président de l’UNPCB a profité aussi de l’occasion pour encourager les producteurs de coton à tenir bon, face à la situation et a par ailleurs exhorté les partenaires techniques et financiers à se joindre à eux pour les aider à sortir de cette impasse. Le coordonnateur de l’UNPCB COULIBALY Hèrra Patrice pour sa part à signifier que les agents techniques terrain de l’UNPCB sont en œuvre pour assurer un suivi de proximité de qualité et l’UNPCB ne ménage aucun effort pour communiquer régulièrement sur les solutions envisageables. Jusqu’au 04 octobre 2022, les membres du Conseil d’Administration sillonneront les 27 Unions Provinciales de Producteurs de Coton pour connaître les spécificités de chaque localité.

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