Ce que je pense: Le PR PICA une structure pour l’amélioration de la production du coton

Dans la dernière semaine du mois d’août, précisément les 27, 28, 29 août 2008, j’étais à  Grand Bassam en Cà´te d’Ivoire pour assister à  la septième réunion du comité de pilotage du programme régional de protection intégrée du cotonnier en Afrique (PR PICA).
Le PR PICA est un programme animé par les directeurs de production des sociétés cotonnières de l’Afrique de l’Ouest et des scientifiques de cette région spécialistes du coton.
Ce programme a pour but de lutter contre le parasitisme, de contribuer à  l’augmentation des rendements du coton, à  l’amélioration de la qualité du coton pour l’amélioration du revenu du producteur et à  plus long terme pour lutter contre la pauvreté.
Des échanges que j’ai eu avec les membres de ce programme, il ressort que l’idée qui a abouti à  la création du PR PICA, était la nécessité de créer un cadre de travail, regroupant les responsables de production et les chercheurs, des personnes dont la synergie permettait nécessairement d’innover pour lutter contre les invasions parasitaires et aussi augmenter de façon remarquable le taux de rentabilité du coton. Les représentants de cinq pays sur les six qui le constituent, étaient présents.
Selon ses membres, cette organisation n’est pas fermée. Elle a des relations avec les directions de production des pays non membres et elle espère avoir plus d’adhérents dans le futur.
Au cours de la rencontre, les échanges ont porté, entre autres, sur les dates de semis, le parasitisme, la semence, le dosage de l’engrais, la fertilisation des sols à  partir de la matière organique.

J’ai été invité à  participer à  cette rencontre au nom des producteurs de coton Africains. C’est avec honneur que j’ai répondu à  cette invitation parce que je trouve que le PR PICA est la structure qui restait à  créer.
Après la création de l’ACA, organisation des décideurs des sociétés cotonnières, et AProCA, l’organisation pour les échanges entre producteurs de tout le continent, il manquait le cadre de concertation des responsables chargés de la production cotonnière et des chercheurs qui étudient le coton.
Le PR PICA doit venir en complément dans le système d’organisation de la filière cotonnière africaine. Ses relations avec les autres grands regroupements de la filière ne sont pas forcément égalitaires, elles peuvent àªtre complémentaires. Cette organisation des directeurs de production et des chercheurs, peut avoir des relations complémentaires avec l’ACA, organisation des responsables des sociétés cotonnières, qui emploient les membres du PR PICA.
Un programme, comme le PR PICA, est très important car, de nos jours l’Afrique est confrontée à  un problème de productivité.
A mon avis, des structures comme le PR PICA devraient exister dans toutes les régions de l’Afrique. Elles pourraient échanger entre elles et communiquer plus facilement avec des organisations cotonnières panafricaines (ACA, APRoCA€¦..).
Pour une filière cotonnière forte, AProCA pense que, autant il faut avoir des producteurs expérimentés des directeurs généraux organisés, autant les directeurs de production et les chercheurs doivent pouvoir disposer de tous les moyens, pouvoir échanger afin de mieux accompagner les producteurs de coton.

Lorsque la crise touche les techniciens chargés de la production

La crise financière que traverse les sociétés cotonnières a touché d’autres acteurs de la filière auxquels ont ne pense pas immédiatement : La recherche sur le coton, elle que les sociétés cotonnières ont toujours appuyé, a des difficultés à  cause de cette crise.
La crise était telle que les directeurs de production et les chercheurs ne pouvaient plus faire vivre normalement leur programme commun parce que les sociétés cotonnières n’avaient plus assez de moyens pour les soutenir.
Les difficultés dans lesquelles se trouve le PR PICA touchent les producteurs de coton. Car si le PR PICA disposait de moyens, il allait contribuer de manière plus significative à  réaliser beaucoup de nos attentes.
Vu son importance pour l’évolution de nos filières cotonnières, je me sens, en tant que producteur de coton concerné par les difficultés qu’il traverse.
Le PR PICA contribue aussi à  la cohérence des relations entre direction de production, direction commerciale ; au lien entre vente et production.
J’appel nos Etats africains à  venir à  son aide car il peut faire avancer la recherche dans nos pays. Je souhaite que les chercheurs se donnent la main, que les autres instituts de recherches soient solidaires avec le PR PICA.
Les partenaires au développement doivent soutenir ce programme d’appui à  la production pour qu’il devienne une grande organisation d’o๠naissent les innovations pour l’avancée de la filière cotonnière africaine.

Bobo Dioulasso, le 05 septembre 2008

François TRAORE
Docteur Honoris Causa
Président de AProCA

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