Rencontre gouvernement secteur privé au Burkina Faso

La rencontre, devenue traditionnelle, gouvernement €“ secteur s’est tenue cette année le 20 octobre, toujours à  Bobo Dioulasso. J’ai représenté les producteurs de coton du Burkina à  ce cadre de concertation annuel, initié par le gouvernement pour échanger avec le secteur privé.
Cette année, la réflexion a porté sur «Décentralisation et développement du secteur privé. Quelle synergie pour l’émergence du tissu économique local dynamique ? ». Ce thème est d’une importance capitale car le développement ne peut se faire que si les acteurs à  la base participent de manière organisé à  l’économie.
Les acteurs du secteur privé avaient au préalable, plus précisément en septembre, organisé un atelier sur les objectifs et les plans d’action issus des rencontres précédentes. Les conclusions de cet atelier ont été soumises au gouvernement.
La 8ème rencontre a été l’occasion de faire le point sur les actions menées et celles qui n’ont pu l’àªtre.
Le Premier Ministre a apprécié cette initiative, en particulier l’approche. Le fait que les gens (interlocuteurs du gouvernement) (viennent à  lui) fassent preuve de professionnalisme en s’adressant au gouvernement, à  travers une structure organisée (et professionnelle).
Ainsi organisés, il est plus sûr que les gens connaissent bien leur problème, le pose de manière claire et ont aussi des solutions à  proposer. Ils ne sont plus à  s’alarmer et à  demander à  ce qu’on crée les solutions pour eux.
J’ai trouvé cette analyse très importante, surtout qu’elle a été, plustard, confirmée par l’intervention d’un entrepreneur spécialisé dans la commercialisation du karité.
Il a exposé le problème dans lequel se trouve actuellement la filière karité : l’année dernière, le marché du karité était tellement porteur que les intermédiaires l’ont acheté à  des prix intéressant chez les producteurs. Seulement, l’engouement était tel qu’ils ont pris les noix de karité proposées sans tenir compte de la qualité.
La conséquence a été que karité du Burkina n’a pas été apprécié sur le marché international et cette année, il est difficile aux intermédiaires de passer des contrats avec leurs partenaires internationaux et certains d’entre eux ont toujours (ont toujours dans les mains) des stocks de l’année dernière dans leurs mains.
Le ministre de l’Agriculture, dans sa réponse, a abondé dans le màªme sens que le Premier Ministre. Il a appelé les intervenants dans le secteur agro économie, à  s’organiser en filière. Car il est difficile à  l’administration de les aider s’ils n’ont pas une structure cohérente. Màªme si l’appui est du devoir de l’Etat et, contribue à  l’autonomie de nos filières ; màªme si cela peut sembler paradoxal.
Il a ainsi donné l’exemple de la filière cotonnière qui tient malgré les crises successives parce que ses acteurs sont organisés.
Le Premier Ministre est revenu sur la nécessité d’àªtre organisé et discipliné. L’organisation donne la discipline, et lorsque l’on est discipliné, on a la capacité pour mieux faire, pour abattre un travail de qualité.
Si la qualité d’un produit est décriée, le gouvernement est affaibli dans ses négociations à  l’international. Ainsi, il y a quelques années, le Burkina était l’un des meilleurs producteurs de haricot vert dans la sous région, il a perdu sa place à  cause de la qualité en baisse de sa production.
Lorsque la filière cotonnière et aussi l’UNPC B, sont cités comme modèle parce qu’elle s’efforce d’instaurer la discipline en son sein ; je suis gàªné car la discipline que nous nous donnons en notre sein n’est pas aussi rigoureuse partout.
D’ailleurs, beaucoup de nos détracteurs ne sachant pas ce que la discipline veut dire la comprennent comme une pression (force ) faite aux producteurs..
Je pense que nous devons aller au-delà  des attentes d’organisation et de discipline du gouvernement.
Je comprends le Premier Ministre lorsqu’il prévient qu’il voudra de moins en moins rencontrer, recevoir des acteurs non organisées venant avec une liste de revendication.
Je souhaite que l’on ne laisse pas trop de temps à  l’inorganisation car la mondialisation n’attend pas.
Plus on prend du temps, plus on est avalé. Le Burkina Faso qui est à  80% rural travail.
Dans la tradition africaine, et màªme actuellement dans tous nos villages, des règles de discipline existent.
Pourquoi ne remonte €“ t- elle pas au niveau national ? Dans notre commerce avec l’international ?
Je souhaite voir de la discipline dans d’autres filières pour protéger la nà´tre. Au cas contraire, il risque d’avoir des révoltes dans notre filière cotonnière car les acteurs pourraient àªtre par le fait que cette màªme rigueur n’existe pas partout.

L’UNPC B est entrain d’organiser la commercialisation du maà¯s pour la campagne 2008 2009, nos structures s’attèlent à  la collecte d’information sur la quantité et la qualité du maà¯s qui pourraient nous àªtre livré. Nous profiteront de cette volonté exprimée par le gouvernement pour lui présenter une quantité de maà¯s d’une qualité bien définie que nous voudrons commercialiser avec son soutien.
Nous avons pris des contactes avec des partenaires commerciaux mais, nous avons besoin de l’appui du gouvernement ; encore plus maintenant que nous connaissons ces attentes.
Je remercie le gouvernement pour l’appui apporté à  la production, particulièrement au cours de cette campagne durant laquelle il a facilité aux agriculteurs, l’accès aux semences et aux intrants. La campagne agricole a été bonne, mais nous savons qu’il pourrait avoir des spéculations sur les céréales et cela ne permettra pas aux producteurs de gagner.
En agriculture, lorsque l’on produit bien mais vendons mal, cela provoquer une famine l’année qui suit.
Pour terminer, je remercie le gouvernement burkinabè son initiative de dialoguer de manière franche avec le secteur privé et je me dis que si nous avons tous la màªme vision, des pas doivent àªtre faits vers le développement.

Bobo Dioulasso, le 22 octobre 2008
François TRAORE
Docteur Honoris Causa
Président de l’UNPC B
Président de l’AProCA

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