Le Directeur général de la SOFITEX Wilfried Yaméogo a organisé une tournée les mardi 12, mercredi 13 et vendredi 15 avril 2016 dans la région cotonnière de l’Ouest du Burkina. L’objectif de cette tournée était d’expliquer aux producteurs le problème qui sévit dans la filière coton et de les sensibiliser sur la culture du coton conventionnel.
La saison hivernale avance à grands pas et Wilfried Yaméogo, à peine installé dans sa fonction de Directeur général de la SOFITEX le 31 mars 2016 a initié une tournée dans la région cotonnière de l’Ouest du Burkina. L’objectif de cette tournée était de procéder non seulement à une prise de contact avec les agents dont il a la charge- lesquels ont apprécié à sa juste valeur cet acte du DG-, mais aussi de sensibiliser les producteurs sur la culture du coton conventionnel.
Il est opportun de rappeler que ce coton était cultivé dans le temps au Burkina mais pour certaines raisons, le coton génétiquement modifié (CGM) a été introduit en 2009. Malheureusement, la fibre de ce CGM est courte et ne rend pas ce coton compétitif sur le marché international, toute chose qui a fait perdre à la filière plus de 48 milliards 300 millions. Ce problème a été signifié à Monsanto, grosse firme qui est en partenariat avec la filière coton du Burkina, et qui est responsable de la modification du gène de coton. L’Association interprofessionnelle du coton du Burkina (AICB) a donc demandé une compensation à hauteur de la perte enregistrée et l’arrêt de la culture des CGM jusqu’à ce que Monsanto trouve une solution à la longueur de la fibre.
Le lundi 12 avril 2016, le DG de la SOFITEX Wilfried Yaméogo a entrepris avec son staff technique une vaste tournée de sensibilisation auprès des producteurs mais aussi auprès des agents sur le terrain afin que le CGM soit entièrement abandonné au profit du coton conventionnel. « Seul le coton conventionnel sera cultivé », a précisé le DG. Dans chaque région cotonnière, Wilfried Yaméogo a rencontré distinctement les agents puis les producteurs. Il s’est rendu à Banfora où les producteurs s’engagent à réaliser un tonnage de 90 000 puis à Bobo-Dioulasso où la production sera estimée à 105 000 tonnes. Le mardi c’était le tour de la région cotonnière de Diébougou où ils s’engagent à faire 37 000 tonnes et de Houndé où la production escomptée est de 120 000 tonnes. Enfin le vendredi les producteurs de N’Dorola ont eu droit à la visite du DG de la SOFITEX. Ils promettent une production de plus de 100 000 tonnes. « Ce qui est intéressant c’est que l’engagement des agents et des producteurs est réellement ferme » a ajouté le DG.
Il convient de préciser que la réalisation de cet important tonnage est difficilement réalisable sans une prise de mesures spéciales à tous les niveaux. Dans ce sens, du côté de la SOFITEX, l’industrie textile s’engage pour le succès de l’opération, à accélérer la mise en place des semences du coton conventionnel, la mise en place d’appareils de traitements, d’atomiseurs pour les grandes surfaces, d’intrants, de commandes complémentaires d’insecticides, la mise en place de brigades de protection etc. A cela il faut ajouter sa volonté de créer l’union sacrée des producteurs. Du côté des producteurs, il est demandé entre autres l’atteinte des objectifs, le relai de l’information sur la culture du coton conventionnel, le retrait du CGM, la bataille contre les chenilles, la surveillance permanente du champ pour éviter toute infestation.
Au niveau des agents sur le terrain, les mesures concernent entre autres la formation des agents, l’appui-conseil aux producteurs, un effort à fournir de leur part. C’est véritablement une campagne spéciale qui s’est annoncée pour la filière coton qui demande que tout agent mette la main à la pâte.
Pendant que se déroule la tournée du DG, l’état a également joué sa part contributive. En effet, il a fixé le prix des intrants à 15 000 frs pour le NPK et l’urée et baissé le prix de l’insecticide de 500 frs. Il a en outre fixé le prix du kilogramme de coton à 235 frs, toute chose qui a donné un grand soulagement aux producteurs. Quant à la SOFITEX elle-même elle consent un effort de 1,5 % du coefficient représentant la prime en fin de campagne octroyée aux agents.
La tournée du DG a été salutaire pour les agents qui n’ont pas manqué d’égrener un chapelet de doléances au nombre desquelles l’amélioration des conditions de vie et de travail, le foyer de travailleurs, l’embauche des travailleurs qui occupent des postes permanents, le rappel des primes des saisonniers devenus permanents, le manque d’infrastructures tel que le magasin de stockage. Les producteurs à leur tour exigent la qualité et la quantité en tout ce qu’il faut pour la réussite de la campagne, matériels, produits phytosanitaires, intrants, semences etc. En tout état de cause, le DG nourrit l’espoir d’avoir 664 000 ha d’emblavure à l’effet d’avoir une quantité de coton qui dépasse 600 000 tonnes.
Emmanuel Sombié
Lefaso.net